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mélanie thierry - Page 2

  • LA PRINCESSE DE MONTPENSIER de Bertrand Tavernier ***

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    Depuis l'enfance, Marie de Mézières aime Henri le fougueux et très militaire duc de Guise qui se distingue lors des guerres de religion qui divisent le pays en ces années 60 (1560 !). Henri lui rend ce chaste amour au centuple bien qu'il soit constamment à la recherche du moindre buisson ou fourré pour le démontrer un peu plus concrètement à sa chérie. La belle est déjà coquette et passera le plus clair de son temps à tournebouler la tête des garçons en consommant rarement. Dans un premier temps elle n'est pas mécontente d'être promise à Mayenne le jeune frère du Duc, ce qui permettrait aux deux futurs amants de vivre sous le même toit. C'est du joli ! Mais le père de Marie rompt les fiançailles et "vend" sa fille au doux et fade Prince de Montpensier, parti beaucoup plus juteux pour la famille. Le Prince tombe illico amoureux de Marie qui va éveiller en lui un sentiment inconnu : la jalousie. Mais maladive, la jalousie. Parti pour la guerre, il confie sa jeune épouse récemment déflorée dans "un cri de souris" en présence de la famille, à son précepteur et ami le Comte de Chabannes qui lui aussi va succomber au charme. Plus tard le Duc d'Anjou, frère du roi et futur Henri III (on le reconnaît à sa boucle d'oreille) va croiser le regard ensorceleur de la Princesse et badaboum...

    Il faut que je vous le dise J'ADORE à la folie les films historiques. J'en ai plus appris sur l'Histoire de France grâce au cinéma que lors des (le plus souvent) lénifiants cours d'histoire. Surtout que le cinéma, tout en nous donnant une idée des moeurs, us et coutumes des siècles passés s'attardent davantage du côté des alcôves alors qu'à l'école on passait son temps sur les champs de bataille !

    Ce film a donc plus d'un atout et pas mal de charmes dans ses pellicules. L'ampleur et la sauvagerie des batailles, véritables corps à corps d'une brutalité sans nom, l'élégance et la délicatesse des dialogues qui ne sont souvent qu'un vernis posé sur la franchise et la spontanéité, la beauté des paysages et des décors, le lyrisme de la musique rendent ce film raffiné infiniment recommandable. Le sort des filles de l'époque dont on sacrifiait la jeunesse, la liberté et l'avenir pour de basses raisons mercantiles ou de puissance alors que les garçons ne prouvaient leur valeur qu'une arme à la main est au coeur de cette histoire très intéressante.

    Mais il y manque la passion qui semble faire vibrer les corps et les coeurs sans jamais les embraser. Il est un peu difficile, sans que je sâche réellement si ça tient à Mélanie Thierry toute mimi dans le rôle titre, de comprendre pourquoi tous ces grands garçons s'entichent de cette jolie fille tantôt froide tantôt prête à minauder. On ne voit pas le temps passer sur le visage de ces très beaux et très jeunes acteurs (Gaspard Ulliel, Grégoire Leprince-Ringuet) alors que l'histoire semble se dérouler sur plus d'une dizaine d'années. C'est de toute évidence Raphaël Personnaz qui s'en sort le mieux dans le rôle de l'autoritaire Duc D'Anjou car il imprime à son personnage l'ambiguïté et la séduction sulfureuse requises.

    Mais c'est Lambert Wilson, magnifique ici, qui fascine, étreint et fait battre le coeur. Il est l'élément sacrifié de cette histoire cruelle. Le seul qui semble avoir une conscience, un sens moral et de forts et profonds sentiments. L'acteur qui s'efface totalement sous les traits las et résignés du Comte de Chabannes est beaucoup plus impressionnant et bouleversant que dans son récent rôle de moine.

  • L'AUTRE DUMAS de Safy Nebbou **

    L'Autre DumasL'Autre DumasL'Autre Dumas

    Alexandre Dumas et son "nègre" Auguste Maquet essaient de trouver l'inspiration au bord de la mer à Trouville. Charlotte, jeune admiratrice de l'écrivain dont Maquet tombe instantanément amoureux croit qu'il est le grand homme ! Malgré les tentatives pour révéler à la jeune fille qui il est réellement, le malentendu s'installe.

    Il y a des "choses" vraiment formidables dans ce film. Voir de la littérature au cinéma, moi, j'adore. C'est l'assurance la plupart du temps, et c'est le cas ici, d'avoir à se mettre dans les oreilles de beaux dialogues joliment troussés et un rien ampoulés comme j'aime. Aucune phrase ne commence par "à la base" et ne se termine par "c'est clair". Et ça, c'est "juste" délicieux.

    Et puis il y a les acteurs. Le tandem de deux "monsieur plus" excessifs et d'ordinaire plus tonitruants fonctionne admirablement, tous deux ayant choisi (ou ayant été contraints par leur réalisateur) d'être plus "intérieurs" et d'opter pour une simplicité, une humilité et une subtilité qui leur conviennent parfaitement. Aucun des deux ne tirent la couverture. Et il se glisse derrière leur complicité parfois teintée de doute et de jalousie, beaucoup de mélancolie, une certaine lassitude qui s'accomodent incroyablement bien à la personnalité de ces deux acteurs parfois/souvent travaillés par le découragement. Depardieu/Dumas reste l'ogre épicurien qui baise et qui bouffe viscéralement mais ici plus fragile, parfois ridicule, il est vraiment touchant. Quant à Poelvoorde/Maquet, talentueux mais besogneux, c'est tout en finesse, humilité et douceur qu'il compose ce personnage fasciné et rebuté par son "maître". Il est extraordinaire.

    Les femmes de ces monstres envahis par leur ego sont sublimes. En tête Catherine Mouchet qui avec sa voix envoûtante, son physique incomparable compose une savoureuse Madame Maquet capable de beaucoup de distance et qui joue de sa fantaisie. Dominique Blanc en ombre jalouse et protectrice de Dumas est finalement plus despote qu'elle ne paraît avec un art consommé de se rendre indispensable. Et enfin Mélanie Thierry est parfaite en jeune féministe rebelle et prête à la révolution.

    Hélas, en mélangeant les histoires : littéraire, amoureuse, révolutionnaire (j'y ai perdu mon latin parfois à savoir qui est républicain qui est monarchiste et je m'en foutais éperdument)... j'ai l'impression que Safy Nebbou se prend un peu les pieds dans le tapis. Chaque histoire mérite qu'on s'y attarde mais ici j'aurais eu envie de me concentrer exclusivement sur Dumas et Maquet.